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Sapin naturel versus sapin artificiel : quel choix pour la planète ?

Publié le 15 novembre 2018 dans Green Life

Cette année, j’ai émis l’idée d’accueillir un sapin naturel pour les fêtes de fin d’année. Mon mari, toujours bienveillant, m’a fait remarqué que cette envie n’était pas très cohérente avec mes choix du quotidien en matière d’écologie. Aussi, nous avons commencé à en discuter, voire même, à en débattre. Il s’est dit que je devrai partager ce type de réflexion sur mon blog, car nous n’étions probablement pas les seuls à nous poser cette question et bien d’autres. L’idée même de vouloir avoir un sapin de Noël est pour lui, représentatif de cette surconsommation que l’on nous pousse à perpétrer, par tradition ou par pression sociale. Ben oui, l’envie de faire comme tout le monde en gros. En même temps, est-ce mal de vouloir célébrer Noël comme tout le monde ? Cela passe-t-il nécessairement par la décoration d’un sapin de Noël ? Devrai-je culpabiliser d’oser en avoir envie ? Puis-je me permettre de faire passer cette envie (car il ne s’agit clairement pas d’un besoin) avant la protection de la planète ? Je suis pourtant convaincue de la nécessité de faire attention au quotidien. J’achète peu désormais, j’essaie de voir si je peux m’en passer, et surtout, lorsque cela est possible, je privilégie un choix éthique et écologique… Ce n’est pas du tout de cela que je souhaite vous parler aujourd’hui, mais cela dit, j’aimerai bien avoir votre avis en commentaire. Je dois bien reconnaître que parfois, faire de son mieux est un vrai casse-tête. Je suis régulièrement tiraillée entre une envie simpliste de « norme » et la conviction qu’il faut consommer différemment. D’autant plus, lorsque j’apprends qu’en France, chaque année, 6 millions de sapins sont consommés (5 millions de sapins naturels et 1 million de sapins artificiels).

(Crédit photo : Joanna Kosinska)

Les atouts du sapin naturel

Il faut savoir que rares sont les personnes qui vont réellement couper leur sapin dans la forêt. En réalité, les sapins sont cultivés en vue d’être commercialisés pour les fêtes de fin d’année. Selon l’Association Française du Sapin de Noël Naturel (groupement de producteurs écoresponsables), la culture de sapins participerait à la protection de la planète car c’est pendant leur croissance que les sapins absorberaient le plus de dioxyde de carbone (CO2). Un jeune sapin parviendrait à en capturer environ 3 kg durant sa courte existence. En réduisant le CO2 dans l’atmosphère, les sapins participent donc à limiter les gaz à effets de serre, responsables du réchauffement climatique. Écologiquement, il serait alors préférable de couper les sapins jeunes, afin de les remplacer par d’autres, qui à leurs tours, absorberont beaucoup de dioxyde. Les racines des sapins coupés ont le temps de créer des ramifications dans le sol, qui sont très bénéfiques pour l’environnement d’année en année (réduction de l’érosion des sols et des inondations). Les sapins naturels sont biodégradables. Il convient d’éviter les sapins naturels floqués (couverts de neige artificielle) car le produit utilisé est rarement sain. De plus, le sapin ne pourra plus être composté par la suite. Le bénéfice du choix d’un sapin naturel est réel si ce dernier est composté ou broyé après les fêtes, pour faire du paillage par exemple. Les grandes villes mettent souvent en place une collecte pour broyer ou composter les sapins naturels des particuliers. Il faut éviter de mettre un sapin naturel dans la cheminée, car il recrache beaucoup de CO2. Le bénéfice de sa culture est alors réduit à néant. De plus, la culture et la vente du sapin de Noël naturel français soutiendrait l’économie locale par la création d’emplois. Encore faut-il s’assurer que le sapin de Noël choisi soit bien français (80 % des sapins vendus en France sont cultivés dans l’hexagone. Source : Ademe). Il est également judicieux d’attendre la période de coupe (première quinzaine de décembre) pour acheter son sapin.  Ceci permet la garantie d’un sapin frais. En effet, certains magasins et grandes surfaces commencent à stocker des sapins naturels dès le mois de novembre. Ceci contraint donc leurs producteurs à pulvériser des fixateurs polluants sur les sapins afin de maintenir les aiguilles en place.

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(Crédit photo : Alisa Anton)

Quels labels pour les sapins naturels ?

Plusieurs labels existent. « À l’achat, privilégiez les sapins de Noël certifiés Plante Bleue ou Fleurs de France qui sont issus de productions agricoles raisonnées. Il existe même des sapins labellisés bio, cultivés donc sans pesticides spécifiquement pour les fêtes de fin d’année par des producteurs passionnés. Des sapins bio sont cultivés dans les Pyrénées Ariégeoises ; on peut même les commander en ligne sur France Sapin Bio«  (source : Consoglobe). Il faut savoir que 99% des sapins vendus en France sont cultivés avec des produits phytosanitaires de synthèse ! Les sapins de Noël ne peuvent pas bénéficier des labels FSC car il s’agit le plus souvent de produits agricoles et non forestiers. Le label FSC garantit un mode de gestion durable et responsable des forêts. « Le sapin Nordmann est plus résistant et conserve ses aiguilles plus longtemps, mais il vient très souvent du Danemark en camion frigorifique. Le sapin épicéa est plutôt français (sinon, il est Belge), donc son impact écologique est moindre. Si vous optez pour l’épicéa, n’achetez pas trop tôt votre sapin. La première quinzaine de décembre semble être la bonne période. Enfin, il est tout à fait possible d’opter pour un sapin naturel en pot. J’avais opté pour cette option l’année dernière. Il n’était pas très grand (environ 40cm) et j’avais l’espoir de le replanter chez mes parents. Hélas, malgré les soins apportés, il n’a pas survécu. Il a donc été composté.

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(Crédit photo : Roman Kraft)

L’impact écologique des sapins artificiels

Même si vous en prenez soin et qu’il vous dure des années, le sapin artificiel en plastique n’est pas du tout écologique. Sa production est très polluante puisqu’il est fabriqué à partir de pétrole (plastique = pétrole) et d’aluminium. Souvent, ses branches en PVC sont peintes avec des peintures spéciales très polluantes, qui le protègeront des guirlandes électriques, par exemple. Ils relarguent donc des perturbateurs endocriniens et des substances volatiles relativement dangereuses à long terme. Certaines sont suspectées d’être cancérigènes par exemple. De plus, il vous faudra un jour vous en séparer, et à l’heure actuelle, toute particule de plastique qui voit le jour est condamnée à demeurer présente. Le plastique ne disparaît jamais complètement. On en retrouve des particules sur des plages de sable, dans les océans et même dans nos corps (via l’ingestion de poissons notamment). De plus, les sapins artificiels sont souvent produits en Asie, l’acheminement vers la France alourdit encore leurs empreintes carbones. En moyenne, un sapin artificiel est renouvelé tous les 6 ans, ce qui ne suffit pas à compenser l’empreinte énergétique liée à sa fabrication. Dans l’idéal, il faudrait le conserver 20 ans. Une alternative écologique de sapin artificiel pourra être fabriqué à partir de bois certifié FSC (Forest Stewardship Council) ou de métal par exemple. Il faut dans ce cas privilégier un sapin solide, qui pourra servir plusieurs années et fuir les peintures non certifiées écologiques. Elles empoisonnent l’air de votre intérieur. Plusieurs entreprises proposent des sapins alternatifs comme le sapin en carton Orki ou encore le sapin en bois Lovi. Le tissu peut également être une bonne option. Ikea en avait commercialisé un il y a quelques années. Cependant, il peut être très facilement fabriqué. Cela peut donner lieu à une activité ludique à faire avec des enfants.

(Crédit photo : Beatriz Perez Moya)

La location d’un sapin naturel comme alternative

Il est également possible de faire appel à un service de location de sapin naturels pour les fêtes. L’entreprise Treezmas, rachetée par l’enseigne Botanic, propose ce service. Les sapins grandissent en pot dans des champs, ils ne sont pas coupés. Leurs racines sont intactes. Ils sont livrés en pot et sont donc toujours vivants. Le sapin sera ensuite repris après les fêtes pour être replanter ou recycler. Les sapins naturels à recycler seront transformés en copeaux de bois servant dans les parterres fleuris. Les sapins naturels à replanter sont envoyés en Isère, où un spécialiste stocke d’abord ces derniers dans un endroit plus frais que les habitations afin de les réhabituer en douceur à leurs conditions de vie en extérieur. Ils sont ensuite replantés dans les champs où ils reprennent leur croissance, pour pouvoir être à nouveau proposés à la location trois ans plus tard. Cependant, il est compliqué pour un sapin en pot de continuer à grandir au-delà de 7 ans. Les sapins de cet âge sont définitivement replantés et ne seront plus proposés à la location. L’entreprise Ecosapin (entreprise suisse) propose le même service.

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(Crédit photo : Joanna Kosinska)

En définitive, nous envisageons de faire le choix d’un sapin bio afin d’encourager le mode de culture que l’on soutient déjà au quotidien. Et vous, allez-vous faire un sapin cette année ? Si oui, quel sera votre choix ?

Bisettes !

Commentaires

  • Géraldine dit :

    Et bien la question s’est posée aussi cette année ! On prend d’habitude un sapin naturel mais cette année ce sera un sapin en bois réalisé par un menuisier près de chez nous. Le sapin se déplie et ressemble donc à un vrai sapin avec des branches, et à la fin des fêtes on le replie et on le range. Il pourra ainsi nous servir de nombreuses années, et je pense que c’est plus écolo tout de même que le sapin en plastique.

    • Lalouandco dit :

      Bonsoir Géraldine, c’est super de passer par un menuisier. L’arbre va être de belle qualité ! Je veux bien en voir une photo quand tu l’auras reçu :). C’est clairement plus écolo qu’un sapin en plastique, d’autant plus si le bois est certifié FSC ;). Nous avons hésité aussi…probablement à l’avenir, quand nous aurons un peu plus de place pour entreposer nos affaires.
      Belle soirée

  • Martine M. dit :

    Le sujet est travaillé, comme d’habitude ! Félicitations pour cette analyse complète du sapin.
    Pour ma part j’ai un peu tout essayé. Le sapin avec racines a été sauvé une fois sur deux, les sapins synthétiques ont fait partie des décors en blanc, en bleu ou en rouge suivant les modes … et oui pardon la conscience écolo n’était pas encore aussi prononcée qu’ aujourd’hui !
    Il y a eu les années sans , davantage lié à la dépression qu’à la préservation de la planète. … et l’an dernier comme j’avais le temps j’en ai fabriqué un en bois. Il servira .longtemps je crois. Mais la tradition a la vie dure et s’est tant mieux. J’ai offert l’an passé des minis plantes en pots dont le nom m’échappe à présent qui ressemblent à des sapins pour les decos de table avec un cache pot fait maison dans l’esprit de Noël et en fonction des couleurs de chacun. Ce fut apprécié ! Le sapin est symbolique . Chacun se l’approprie à sa façon . Le sapin fait partie de Noël mais on peut s’interroger sur les emballages, les jouets en surnombre etc… Que reste t’il de l’origine de la fête religieuse ? On est à mille lieues du dépouillement de l’étable de Bethléem !!!
    Merci pour ce bel article.
    A bientôt.
    Martine

    • Lalouandco dit :

      Bonsoir Martine,
      Merci beaucoup pour ton retour. C’est vrai que Noël ressemble désormais davantage à un énorme gaspillage qu’à la fête d’origine. Cependant, j’ose espérer que nous sommes de plus en plus nombreux à essayer de changer les choses et faire passer le message à nos proches. Avant, nous faisions plusieurs cadeaux aux petits et aux grands dans notre entourage. Désormais, nous nous en tenons à un, mais de belle qualité, et le plus éthique/écologique/utile possible. Nous avons commandé des furoshikis à une créatrice bretonne afin d’éviter les papiers cadeaux, même si j’ai encore de vieux rouleaux de papiers à terminer. Je les utilise pour les touts petits.
      Belle soirée

  • Lydie dit :

    Bonjour,

    En ce qui nous concerne nous avions acheté un sapin en plastique il y a 15 ans, et il est toujours là…
    Donc on va le faire durer un peu avant de la remplacer par un sapin réutilisable, mais sans plastique!
    Bonne journée.

  • Blandine dit :

    Ah quel plaisir de trouver votre article. Car année après année je ne cesse de me poser la question. Ma vision est un peu faussée car déjà petite, je me souviens qu’on avait essayé de prendre un sapin en pot, de le replanter ensuite… Mais il faut croire que nous n’avions pas la main verte car cela n’a jamais pris. Donc cette année encore c’est un sapin coupé, mais l’année prochaine je m’assurerai qu’il soit certifié Plante Bleue ou Fleurs de France. Merci encore pour votre article, passez de merveilleuses fêtes de Noël avec vos proches.

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